Ce lundi 7 mars, Anne A. Witkowsky est en visite en Haïti. L’émissaire américain, secrétaire d’État adjointe aux opérations de conflit et de stabilisation au département d’Etat, doit rencontrer les acteurs politiques en Haïti, notamment le PM Ariel Henry et représentants de l’accord de Montana et d’autres structures de la société civile. Selon un communiqué de l’ambassade des États-Unis, au cours de sa mission, la diplomatie américaine « va discuter des meilleures voies pour la sécurité, la stabilité et la prospérité pour Haïti ».
Les États-Unis ne sont pas à leur première mission en Haïti. Sera-t-elle la dernière? Rien n’est moins sûr. 8 mois après l’assassinat de Jovenel Moïse, les haïtiens ne parviennent à s’entendre sur une sortie de crise. Les missions américaines se multiplient alors que l’imbroglio politique demeure. Les initiatives, les propositions de sortie de crises et les accords pullulent. Avec un seul objectif: prendre le pouvoir. Et, ironiquement, sans passer par les élections. Les accords de Montana et de Louisiane sont allés jusqu’à désigner président et premier ministre sans l’aval du souverain.
Ils sont rares ceux qui exigent des élections en Haïti. De cette liste très restreint on peut compter quelques rares leaders politiques comme Éric Jean Baptiste ou Jean Charles Moïse, les États-Unis et le PM Ariel Henry. Ce dernier, a pris l’initiative de demander à des secteurs de la vie nationale de désigner des représentants au sein du conseil. Ces secteurs, doivent répondre à l’appel du PM Henry.
Quoiqu’on dise, les élections demeurent la meilleure solution pour sortir le pays de cette crise. Il faut un président élu, un gouvernement et un parlement légitime pour adresser les défis sociaux, sécuritaires et économiques. Sans légitimité populaire, il sera impossible voire difficile d’adresser les différents défis. Ceux qui proposent des accords de sorties de crise, avec des agendas très ambitieux, doivent les transformer en programme politique pour aller aux urnes. Il faut finir avec ces manœuvres folkloriques et rétrograde pour prendre le pouvoir.
En 2022, alors que tous les pays optent pour la modernité, Haïti doit se mettre au pas. Dire que les conditions de sécurité ne sont pas favorables à la tenue des élections est un faux problème. Des élections ont eu lieu en Syrie, en proie à une guerre civile mille fois pire que ce que nous vivons ici. Ce lundi, et durant toute sa mission en Haïti, “Le Messager Haïti” souhaite qu’Anne A. Witkowsky nous dise ce que compte faire les États-Unis pour aider à l’organisation des élections en Haïti. Il faut support financier, logistique et sécuritaire. Voilà ce qu’on doit attendre de la mission de la sous-secrétaire Anne A. Witkowsky.
Le Messager