Comment gagner la guerre contre l’imposture

Notre pays a beaucoup de guerres à gagner, les symboliques sont sans doute les plus importantes et, parmi elles, il y a celles contre l’imposture, le trafic de la bien-pensance, qui enrichit depuis longtemps un certain nombre de personnes qui osent encore et encore sortir la tête pour donner des leçons, profiter des graves trous de mémoire des Haïtiennes et des Haïtiens.

Certains d’entre nous ayant vécu les événements de la chute du Président Aristide en 2004, ont été bien étonnés de voir l’article d’un écrivain dans un grand journal de la capitale la semaine dernière, article dans lequel il se positionnait comme faisant partie de ceux qui n’ont rien à voir avec la chienlit qui prévaut depuis quelques années dans ce pays.

Cet écrivain à la crédibilité douteuse et aux intérêts évidents devrait être comme tous les créateurs, un gardien de la mémoire, un militant du subtil, un esthète. Mais, hélas, il se comporte comme un vulgaire politicien qui oublie, sitôt qu’il n’est plus au pouvoir, qu’il a fait pire que les autres, qu’il n’a rien fait d’exemplaire ni de significatif durant son passage qui aurait interdit à ses successeurs de prendre certaines mauvaises décisions ou de ne pas prendre de décisions du tout.

 

Nous sommes accablés par la malveillance des politiques haïtiens, leur refus du bien commun, leurs agendas opaques, leur acharnement à détruire tout ce qui se trouve sur leur passage, leur acharnement à affaiblir l’État, leurs appels au meurtre, même pas déguisés, leur incapacité de faire des mea culpa.

 

Un ancien sénateur – un peu barge et en dessous de tout – qui appelle à détruire des biens, un autre qui, au vu et au su de tous, va corrompre des gens qui ont faim afin qu’ils cassent le peu qui reste. De la fureur, de l’indécence qui vont inévitablement se retourner contre les plus pauvres.

 

Ils ont tous été aux affaires, comme Directeur de Cabinet, Sénateurs de la République, Conseiller proche de Président et aujourd’hui ils demandent à tout le monde d’oublier leur passage, de les aider à revenir terminer des tâches qu’ils n’avaient pas entamées. Individuellement ils ne seraient responsables de rien. Ils veulent tuer tous ceux qui ne pensent pas comme eux et font semblant de ne pas savoir que l’on peut faire de la politique sans être hors la loi.

C’est quand même avec beaucoup de peine que nous les regardons, les écoutons. Un écrivain qui n’a pas de pudeur n’est pas un bon écrivain. Un ancien élu de la République qui agit contre la République est un renégat. Les uns et les autres sont des imposteurs.

La guerre contre l’imposture ne peut se gagner qu’en parlant, en rappelant, en consignant ce que certains ont fait, dit, commis et continuent de faire, de dire et de commettre. Il n’y a pas que l’écrivain directeur de Cabinet, rédacteur du « Nouveau contrat social » du groupe des 184 et les deux sénateurs. Ils sont nombreux dont le seul pari – qu’ils semblent pour le moment gagner – est que nous ayons oublié.

Nous devons tous devenir des témoins à charge contre eux.

 

La Rédaction

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