Un tout petit groupe de personnes dans le pays organise la ruine de la grande majorité. C’est comme cela depuis toujours. Mais les 6 dernières années ont vu l’utilisation d’une violence incroyable, toujours assumée, et qui fait recette auprès des plus précaires qui sont payés ou encouragés à tuer, détruire, par tous les moyens possibles, en leur désignant des boucs émissaires. La mise à sac des biens de l’autre, son élimination physique ou l’assassinat de son caractère, sont des comportements banals.
Le manque d’éthique est sidérant. Certains se retrouvent souvent victimes des méthodes qui les avaient propulsés au-devant de la scène médiatique. La gifle assenée à l’autre ou que l’on incite à lui assener, quand c’est vous qui la recevez, et cela arrive très souvent, elle fait très mal et vous avez les yeux embués, vous sentez une étrange douleur à la mâchoire et vous apprenez brusquement que vous avez inventé cette gifle, sinon fait son apologie tant de fois, que vous auriez fini par la recevoir à vote tour. La vie n’est jamais avare de retournements de situations.
La naïveté fait flores sur les médias sociaux. Il y a une idéalisation bête et béate du « peuple ». On encense les voleurs et les criminels qui brûlent, cassent, tuent quand cela les arrange. Certains sont étonnés qu’un petit entrepreneur qui a vu sa boutique mise à sac ne saute pas de joie en glorifiant « le peuple » qui l’a si gentiment dépossédé du négoce qui lui permettait de payer son loyer et l’écolage de ses enfants.
« Le peuple » est un instrument aux mains de politiques, d’hommes d’affaires véreux, il est le bras armé d’anciens sénateurs qui veulent faire payer leur trahison à d’anciens camarades. Plus la ficelle est grosse, plus ça marche. Le « peuple » coûte entre 1000 et 1500 gourdes par jour. Quelques fois moins, quelques fois plus. C’est selon le niveau de violence que les politiques recherchent. La mort est banale et banalisée quand le bourreau c’est le « peuple », ce « peuple » qui restera toujours « peuple » parce qu’il n’a qu’un contour très flou dans la réalité. Ces sénateurs par exemple n’avaient jamais pensé à lui aux jours de leur gloire et de leur richesse, quand ils enfonçaient les portes de l’ONA pour se faire octroyer des prêts indus, quand ils signaient des contrats léonins avec l’État, justement en son nom. C’est le peuple de la basse besogne, bon marché, ignare, casseur et second couteau qui agit dans les rues depuis plusieurs jours.
Ces politiques ont pour eux la presse. Une presse paresseuse qui vit du bavardage souvent insensé et amnésique de ces politiques. Dans une édition de nouvelle qui dure 2 heures il faut compter au moins deux entrevues de complaisance, chacune de presque 45 minutes accordées à ces gens. Et ils se présentent vierges alors qu’ils ont été plusieurs fois élus, ont occupé des postes de responsabilité comme ministres, directeurs de cabinet, conseillers de présidents ou de ministres.
Cette presse qui a des déclinaisons diverses, dont des médias en ligne -hélas – qui ces derniers jours nous ont proposés en enfilade des entretiens avec des fous, des drogués qu’ils nous ont présentés comme ceux qui avaient les discours les plus sensés sur la politique et la société haïtienne et les benêts sur les médias sociaux sont ébahis, partagent, expriment haut et fort leur accord et s’étonnent même de la lucidité des malades mentaux. Tèt chaje!
Les politiques ne peuvent penser qu’à eux-mêmes. Les hommes d’affaires pareils. S’ils ne sont pas au pouvoir, s’ils ne sont pas en position de faire de gros profits, il faut que le pays périsse et que meurent tous ceux qui occupent des fonctions qui selon eux leur reviennent de droit. La société civile est aphone. C’est une mosaïque de petits intérêts. Lavalas, Jovenelistes, gangs, affiliés et assimilés. Le « peuple » finira par avoir raison du PEUPLE !
La Rédaction