Nous avons, depuis 2017, et même avant, vu venir la situation chaotique dans laquelle se trouve Haïti aujourd’hui. Comme nous avons vu venir le naufrage du Canada qui a tiré et tire encore des avantages de la crise haïtienne.
En octobre 2022, le Gouvernement, dépassé par l’action des gangs, les blocages des routes et du terminal de Varreux empêchant le carburant de circuler et la crise humanitaire en cours, a demandé de l’aide. Il était clair, au regard de la toute-puissance des gangs et de leurs financeurs, que la Police à elle seule ne pouvait faire face à la situation. L’international attendait, il faut le dire, cet appel au secours. Il a été bien accueilli. Et, des États-Unis à des pays moins pourvus, comme le Salvador, des échanges ont démarré pour voir quelle forme pourrait prendre cette aide et quel pays en prendrait le leadership.
Blame Canada !
Les forfaits du Canada avaient commencé très tôt dans l’année 2022. Dès le mois de juin, la pauvre République d’Haïti avait débloqué des millions de dollars pour faire l’acquisition de blindés afin que la Police puisse faire face à l’insécurité grandissante. Ces matériels auraient dû être livrés d’un bloc, dans la semaine suivant le paiement, et permettre à la Police de mettre en œuvre le plan prévu pour enrayer l’insécurité. Mais, 6 mois plus tard, le malin Canada n’avait toujours rien livré. Quand la première livraison a eu lieu, tout le monde était étonné d’apprendre que le matériel n’était non seulement pas conforme, mais déjà en panne et qu’un véhicule qui n’était pas neuf faisait partie du lot. Pour ne rien gâcher, le Canada, à chaque fois, a fait des pubs d’enfer autour de ces livraisons comme s’il s’agissait d’un don ou qu’il rendait service. Un autre pays aurait ainsi traité le Canada, il aurait été quitte pour des procès en cascade pour abus de confiance, non-respect de contrat et que savons-nous encore !
Mais il s’agit d’un pays pauvre, un « pitimi san gadò », le Canada a, au contraire, tiré profit de sa malhonnêteté. Étant déjà en affaires avec Haïti pour la livraison de blindés – toujours pas totalement livrés- il a semblé une bonne idée, notamment aux États-Unis, de demander au Canada de prendre le leadership de l’assistance armée à Haïti. Mal leur en a pris ! Le Canada a dû faire un calcul rapide et voir qu’il pourrait se faire de l’argent dans l’aventure, vendre des blindés ou tout autre bricole à ses conditions. Parce que le Canada a toujours su qu’il ne fournirait aucune assistance militaire à Haïti. Le Canada ne donne d’ailleurs jamais rien, le Canada vend. Le Canada n’a jamais été une puissance, avec ce que cela comporte d’assurance, de leadership, d’idéologie assumée. Il a toujours été à la traine des États-Unis, replié sur lui-même gérant son grand froid, ses petits besoins de faire des affaires.
Avec la crise haïtienne, le Canada a voulu saisir une occasion inespérée d’avoir de la voix sur le plan international. Fini le temps où il était écrasé par les États-Unis. Le Premier ministre Trudeau n’est pas peu fier de faire le beau dans les réunions internationales alors que son ambassadeur à Port-au-Prince la joue cool et concerné en faisant ouvertement la promotion d’un futur candidat à la présidence, en assistant à des réunions du groupe Montana ou en demandant bêtement sur les médias sociaux comment on dit « super bowl » en créole. Il y a au moins comme satisfaction qu’ils résument à eux deux- le Premier ministre et l’Ambassadeur – toute la politique de leur pays : de l’incomplétude et du bluff. Et cela reste dans la mémoire de ceux qui observent.
Le Canada, dont l’hypocrisie a été révélée en plein jour, continue de donner le change. Il envoie des avions et des bateaux faire parades et promenades avec force bruits et communications maladroites et continue de parler de dialogue entre les parties haïtiennes. Tout est bon pour surnager. Mais rien ne sauvera le Canada. Cela prend plus que des entourloupes pour devenir un grand pays.
La Rédaction