Nous avons vu une bronca sur internet la semaine dernière suite à un entretien accordé par la Ministre de la Culture et de la justice par intérim à Radio sans fin. Nous sommes allés visionner l’entretien en question pour comprendre de quoi il en retourne. Il se trouve que l’interviewer a fait des découpes hasardeuses, tronqué l’entretien pour tromper l’opinion et, évidemment, se mettre en position pour faire du chantage sur les responsables publics pour avoir de l’argent, comme lui et d’autres journalistes le font en Haïti depuis trop longtemps. Il a sciemment enlevé la seconde partie de la réponse de la ministre concernant Martissant « Il y a des territoires perdus que l’État doit récupérer », le « doit récupérer » est passé en profit pour lui et d’autres personnes.
Emmelie Prophète s’est sans doute exprimé dans une langue trop soutenue. « Territoires perdus » est sans doute trop conceptuel. Rien ne dit que même sans le troncage la polémique aurait été moindre.
Cet entretien a fait sortir de terre toutes les anciennes égéries de Petrocaribe challenge (réfugiées depuis aux États-Unis), largement responsables dans l’assassinat du Président Jovenel Moise sur lequel elles se sont acharnées pendant 4 ans. Elles n’y sont pas allées de main morte, d’autant que la ministre s’était montrée rude avec quelqu’un de l’étranger qui lui reprochait de ne pas faire de son mieux afin qu’il puisse revenir dans son pays. Il se trouve que ces « égéries » entendent bien continuer à faire leur beurre sur le dos d’Haïti, à ne pas se laisser oublier alors qu’elles profitent largement de l’étranger et prétendent même qu’elles sont des exilées politique.
La ministre a eu raison en donnant cette réponse rude à la personne qui la questionnait. Les Haïtiens de la diaspora doivent arrêter de donner des leçons à ceux qui sont en Haïti. S’ils estiment que les choses ne sont pas faites à leur goût, ils doivent venir eux-mêmes mettre la main à la pâte. Il suffit qu’un Haïtien quitte le pays pour qu’il se croit doté de toutes les compétences et autorisé à faire des exigences aux politiques, aux gens d’affaires et au commun des citoyens.
Depuis 1991, quand le Président Aristide a inventé le « 10ème département » pour parler de la diaspora et louer le fait qu’elle envoie de l’argent à sa famille, les haïtiens de l’étranger veulent être chouchoutés et avoir l’ascendance sur ceux qui vivent en Haïti qui ne sont pas loin d’être considérés par eux, en général, comme des parias et des corrompus.
Ce que l’on a reproché à Emmelie Prophète dans toute cette affaire, à bien analyser, c’est d’être dans son pays, d’être un serviteur public irréprochable. Elle aurait émigré au Chili, aux États-Unis, au Canada, comme cette crypto économiste et crypto féministe, anciennes égéries de Petrocaribe challenge, que tout le monde l’aurait regardé avec sympathie et affirmé qu’elle fait partie des meilleures ressources que le pays possède. Comme quoi, pour être une bonne ressource pour Haïti, il faut vivre à l’extérieur. Notre diaspora se présente comme pourvoyeuse, martyre, et omnisciente. Et c’est faux ! Aucun pays ne peut fonctionner qu’avec des ressources qui se trouvent à l’étranger. Ceux qui ont jacassé, insulté, se sont roulé par terre la semaine dernière, sont complètement « hors sol ». Le jeu de mot à sa place ici, Et comment !
Quand on n’habite plus son pays, rester dans son actualité est un grand combat, quitte à se ridiculiser, à se tromper, à s’avilir. Il doit être difficile à la fin de la journée de constater que les personnes que l’on essaye de détruire de toutes ses forces gardent le même pedigree, que leurs œuvres restent intactes et qu’elles n’ont pas pris, au bout de tous les harcèlements, la décision de partir pour le TPS ou dans le cadre du « Hmanitarian parole ».
Ici comme ailleurs l’occasion était trop bonne pour se trémousser suite à l’entretien de la ministre. On a aussi vu une myriade de clowns venir faire la danse du ventre. Telle actrice en quête de vengeance parce que la ministre, selon notre enquête, a refusé d’autoriser que le ministère de la Culture continue de payer les professeurs de son école privée et parce que cette dernière lui a souvent montré ses limites intellectuelles ; tel écrivain, parce qu’il continue d’être très contrarié par la réception du dernier livre de la ministre ; tel journaliste parce qu’un privilège lui a été refusé ; tel politique parce que l’occasion était trop bonne d’en placer une alors qu’il n’a jamais eu une parole sensée ; tel scribouillard, vivant au Canada, qui n’arrête pas de se dire « jeune », de se prétendre « entrepreneur » et même « écrivain » et qui restera à tout jamais dans l’inabouti; telle ancienne première dame déclassée qui se morfond depuis presque 4 décennies de la dictature et de la richesse matérielle qui vient avec. Comme toujours en Haïti, ce que l’on voit ou que l’on entend ne peut être assimilé à la vérité.
Dire de quelqu’un qu’il est incompétent c’est affirmer que l’on est soi-même compétent. Depuis quand quelques posts, plein de fautes, sur les réseaux sociaux ou un article qui tient à peine debout, conférait quelque compétence ? La compétence se prouve autrement. En étant capable de faire des débats intellectuels, de produire de la pensée. Emmelie Prophète a amplement prouvé qu’elle est capable de tout cela.
Ce qui manque le plus cruellement à Haïti et qui nous fait penser que la descente aux enfers ne peut que continuer, ce sont des hommes et des femmes honnêtes, qui voient l’intérêt collectif avant le leur. Il ne serait pas souhaitable que des gens comme Emmelie Prophète ou Nesmy Manigat s’en aillent. Cela ne nous servirait à rien qu’ils aillent, comme tant d’autres, se cacher dans une ville étrangère quelconque pour se mettre à poster des messages haineux sur les médias sociaux, donner leur opinion sur les manières de faire, crier qu’ils sont les meilleurs et les plus sains, rien que pour recevoir, comme beaucoup, les échos de leurs voix, dans un cauchemar sans fin et demeurer anonymes, avec le sentiment déplaisant d’avoir raté leur vie. Ces deux ministres sont souvent visés par les haineux, les désespérés, ceux qui sont à la recherche de visibilité, parce qu’ils représentent une sorte de rempart contre le désespoir total.
La Ministre a raison ! Le présent le dit et l’avenir le dira. Qu’on lui ait attribué un nouveau roman et un film dans des tentatives de parodie est très bien. A combien de gens peut-on attribuer l’écriture d’un livre ? C’est lui reconnaitre des qualités intellectuelles qu’elle possède. Il y a des choses qui ne peuvent être défaites, même par la mort, voire par des avis incompétents et éphémères sur les médias sociaux.
La Rédaction