Les associations du secteur privé s’opposent au budget qui prévoit accompagnement social et augmentation salariale pour les agents publics

Nous avons découvert en cette fin de semaine une surprenante note de presse paraphée de plusieurs associations du secteur privé. Dans ce document, l’ADIH, la CCIH, l’AMCHAM, l’ATH, et la CCIHC demandent « une mise en veilleuse de l’application du décret publié le 16 mai 2022 relatif au budget, et sollicitent une rencontre
dans les plus brefs délais avec le gouvernement pour debattre du sujet ». En d’autres termes, les patrons demandent de mettre sur pause l’exécution du budget qui prévoit notamment une augmentation salariale pour les policiers, les enseignants, les médecins et tous les agents de la fonction publique. Mettre en veilleuse l’application du budget c’est aussi renoncer à l’exécution du programme d’apaisement social lancé ce jeudi par le gouvernement.

A la rédaction de Le Messager, nous sommes d’accord que le gouvernement doit être attentif à l’évolution de l’environnement des affaires. Il doit garantir les investissements et encourager la création d’emplois et de richesses. En même temps, l’autre vérité à ne pas ignorer est que le gouvernement doit garantir le mieux être des plus défavorisés. En ce sens, la note des patrons qui, comme une tentative de rébellion, n’a aucun sens.

La note du secteur privé critique la décision du gouvernement d’augmenter les tarifs douaniers sans débats. Mais dans le contexte de la dépréciation vertigineuse de la gourde par rapport au dollar, et l’appréciation des prix aux États-Unis à cause de l’inflation, il est plus qu’évident que les tarifs douaniers doivent être vus à la hausse. Dans la même note, les acteurs du secteur privé reprochent à la douane sa non performance mais ne mentionne pas que 90% des cas de contrebande se passent dans les ports (de ce même secteur privé) dans la zone métropolitaine.

Ce que les patrons doivent comprendre c’est que le pays traverse une impasse difficile. Les gangs assiègent le pays. Et le gouvernement a besoin de moyens pour financer la police et réduire la précarité dans les zones défavorisées. Une fois ces étapes franchies, le pays reviendra dans la voie de la stabilité et la création de richesses. Les patrons doivent aussi se sacrifier en aidant l’Etat à collecter les maigres taxes et en dénonçant les contrebandiers qui sont en leur sein.

La Rédaction

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