Himmler Rébu, une histoire de déchéance

L’indignité d’Himmler Rébu mérite quand même d’être soulignée. L’ancien Colonel, par ses prises de position, son parcours, fait incontestablement partie de ceux qui avilissent ce pays depuis une quarantaine d’années.

L’observateur, même le plus éloigné, le plus distant de la politique haïtienne, connaît les méthodes de drague du colonel, de racolage, pour obtenir des postes de Secrétaire d’État, de membres de cabinet, de conseiller : Il se fait inviter dans plusieurs médias de grande écoute, se présente comme spécialiste de la sécurité, propose des solutions de charlatan, opine sur tout et sur rien, prétend pouvoir résoudre des problèmes liés à la sécurité, à la politique et quand il est en poste tout le monde se rend compte, bien vite, qu’il n’est qu’un faiseur de bruit, un péteur, à la pestilence identifiable à mille kilomètres à la ronde.

Ce porteur de valise, pseudo-intellectuel, a fait toutes les guerres – au premier degré – et est parmi ceux qui ont contribué à l’éclatement de l’Armée d’Haïti. Il fut leader dans l’affrontement fratricide entre les Casernes Dessalines et le Palais National en 1989 qui a vu tomber militaires et civils pour sa satisfaction personnelle, pour se prendre pour ce qu’il pense être. Haïti a toujours été tendre avec les criminels. Pour mémoire, Himmler Rébu qui conduisait les troupes de la Caserne Dessalines avait déclenché les affrontements et a été, évidemment, vaincu par la Garde Présidentielle sous les ordres du Général Avril. Rébu est un perdant congénital.

On ne peut ne pas se souvenir, c’est tellement récent, de Rébu, sous la transition dirigée par Privert qui fait mettre un couvre-feu parce que des Haïtiens veulent faire une manifestation. On ne l’oublie pas non plus, clamant dans tous les micros que le pouvoir de Martelly est son pouvoir parce qu’il partage la même idéologie, que Martelly et lui sont tous les deux de droite. Même les plus cons ne font pas de déclarations pareilles. Et pour cause, il a toujours été méprisé par le pouvoir de Michel Martelly. A l’arrivée de Jovenel Moise, il rasait les murs pour demander à garder son poste de Secrétaire d’État, évidemment avec ses mêmes formules de drague qui consistent à donner, même quand on ne lui demande rien, des conseils sur la manière de gouverner, sur la sécurité.

Ce racketteur professionnel qu’est M. Himmler Rébu, a dû rêver à un moment de sa vie d’être Thomas Sankara, mais l’ambition dont on n’a pas les moyens est un crime. Il écume donc les possibilités à la fois de faire de l’argent, de se faire entendre et d’avoir des postes dans l’État. Combien de fois ne s’est-il présenté auprès de ministres pour demander à servir de médiateur pour rencontrer des chefs de gangs ? Ce sont ses proches.

“Faites ce que je vous avais dit le 9 aout” écrit M. Rébu dans sa lettre au Premier ministre publiée sur les médias sociaux le 15 juin. Le ton est péremptoire et révèle, s’il en était besoin, le personnage qui croit, à tort, qu’il a de bonnes idées. On le saurait depuis le temps ! Diantre ! M Rébu n’a aucun bilan, ni comme militaire, ni comme homme politique, encore moins comme Secrétaire d’État.

Himler Rébu est en fait un mendiant – il mendie en français, comme on le dit si bien en créole d’une personne qui quémande en faisant semblant de ne pas être en train de le faire -, et aussi un maître chanteur, ce qu’il attendait d’Ariel Henry c’était un poste, de ministre de préférence, et il n’était pas sorcier d’imaginer qu’il allait, faute d’avoir obtenu ce qu’il voulait, tenter d’entrer dans le groupe de Montana. Ce qu’il est arrivé à faire. Il n’est porté ni par une conviction ni par une idéologie, il est juste une grande gueule au service de ses propres intérêts, un “abolotcho”, une canaille, une petite frappe qui s’énerve quand on le contredit, mais qui est tellement facile à contredire, tant ses actions, exactions et prises de position de ces 30 dernières années parlent contre lui.

M. Himler Rébu à tout essayé. Il n’est même pas arrivé à faire un parti politique, encore moins à gagner un poste électif. Il n’est effectivement que dans la perplexité comme il l’écrit, ne sait ni quoi penser ni quoi faire pour trouver le poste qui couronnerait son parcours fait de bas, de déceptions diverses, d’inaccomplissements et faire oublier les personnes qu’il a tuées, militaires et civils, de ses propres mains pendant l’affrontement de 1989 ou qui sont mortes par sa faute. Une mangeoire, n’importe où, semble-t-il dire entre les lignes, après 35 ans de mauvais choix et après avoir inauguré – quel palmarès ! – la désormais longue tradition d’affrontements sur la place publique, à l’arme lourde, entre Haïtiens. C’était au Champ de Mars, M. Rébu, souvenez-vous, au cœur de la République !

Ce qui se passe aujourd’hui en Haïti n’est qu’un dommage collatéral des actions de M. Himmler Rébu, Colonel dans le Rebut des mémoires haïtiennes depuis longtemps, un cadavre politique qui s’agite encore, qui se dit tous les matins, et même en plein milieu de la nuit, suant en écrivant des bêtises, qu’un malheur de plus ou de moins pour le pays serait la moindre des choses, au regard de ce qu’il a déjà fait. M. Rébu a peut-être souhaité être Himmler, comme Heinrich, mais il n’a eu les moyens que d’être Rébu.

Restez perplexe Colonel. La perplexité vous va bien !

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