La carte d’identité des nouvelles chanteuses et influenceuses

Le talent et son expression sont relégués. Les nouvelles “artistes” ont décidé de s’en passer. Ils ne sont pas nombreux ceux qui peuvent fredonner une chanson ou se rappeler un conseil de ces dames, cependant tout un chacun, grâce à la magie des réseaux sociaux, a vu des fesses, des seins, des ventres et même un peu plus. Le féminisme le disputant au wokisme, beaucoup applaudissent et en redemandent. L’exposition des parties intimes compte désormais, semble-t-il, pour plus de 99% dans le métier d’artiste de la scène et la
démocratisation de la chirurgie plastique met le public face à des surenchères incroyables
d’une jeune femme à une autre.

L’emballage a supplanté – et comment ! – le contenu. Les égéries mondiales du paraître, du
faux, de la télé-réalité, dont les leaders sont la famille Kardashian, ont réussi à casser
plusieurs codes, défaire bien des exigences, modifier bien des perceptions. Seules les plus
belles fesses seront sauvées ! Montre tes seins ou tu ne passeras pas !

Les femmes font ce qu’elles veulent. Il n’y a pour nous pas de débats sur la question. Ce qui nous préoccupe c’est que tout est biaisé, il n’y a, dans la grande majorité des cas, ni art ni savoir-faire au-delà de ces corps perfectionnés par les bistouris, de ces photos, débrayées souvent, glamour quelquefois, qui provoquent des centaines de “like”. La discussion entre les spectateurs porte sur le volume des fesses et des seins et les prétendues artistes jouent à fond sur ça. Le corps est arrivé à tout surclasser et ça fonctionne. Il y a une confusion voulue, recherchée, entretenue et c’est malsain. Ce n’est pas parce que l’on choisit de montrer son corps, que l’on soit une femme ou un homme, que l’on est artiste. Le corps ne peut aucunement octroyer un sauf-conduit pour tromper et ce qui est vulgaire n’est pas obligatoirement artistique.

Dans les autres pays, il est difficile, impossible même, de faire la une d’un journal ou de
passer à la radio, de se croire chanteur ou chanteuse sans savoir chanter. Chez nous c’est
sans complexe que les grincements, crissements et fausses notes sont proposés.
Certains regardent avec une pointe de pitié les artistes qui n’osent ou n’arrivent pas à
montrer leurs corps. D’ailleurs, elles deviennent rares sur scène, dans les médias. Elles n’ont pas l’actualité qui plaît et leur public est mort ou bien trop vieux, trop débile, trop largué.

Les “montreuses”, il faut le reconnaître, ont des astuces. Mis à part la stratégie payante du
nudisme, elles mélangent souvent tout cela avec une pointe de militantisme. Une petite
critique par-ci du gouvernement, une petite pique par-là vers les “hommes”, un grief
exprimé en passant envers “le système”. Le boulevard est énorme. Les médias, en ligne le
plus souvent, qui relaient leurs photos, ne parlent jamais du contenu de leurs textes, de la
qualité de leurs mélodies, ou, en ce qui concerne les influenceuses de la pertinence de leurs conseils. Ils se contentent de braquer les caméras aux bons endroits pour faire saliver et réveiller les bas instincts des voyeurs bien embourbés dans la confusion délibérée entre l’art et la mascarade. Ils font aussi, hélas, rêver des jeunes, qui n’ont ni guides ni modèles, pour lesquels ces personnes sont des artistes absolues.
Certains diront que c’est l’époque, mais l’époque n’a pas si bon dos que cela, puisque Nicki
Minaj et tant d’autres ont un vrai talent qui force à aller se rhabiller !

La Rédaction

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