À moins de commettre un génocide qui permettrait de faire disparaitre tous ceux qui ne partagent pas leurs points de vue, parvenir ainsi à une uniformisation de la pensée, nous ne voyons pas comment certains groupes et secteurs envisagent de sortir de la situation que connait depuis plusieurs années le pays, qui s’est détériorée sensiblement depuis l’assassinat du Président Jovenel Moise, sans discuter et trouver un terrain d’entente avec d’autres acteurs.
C’était navrant d’écouter le représentant de Montana sur Magik 9, le mercredi 28 septembre, « dénoncer » Fritz Jean, le malheureux président élu de Montana et quelqu’un d’autre qui comploterait pour déstabiliser l’accord dit de Montana. Le monsieur était incapable de formuler une proposition non clanique. Comment est-ce possible que des personnes qui se prennent pour des leaders n’arrivent pas à évoluer, comprendre qu’après 9 mois, et bien avant même qu’elle ne soit formulée, leur proposition n’était pas viable ? Dans quel pays a-t-on déjà vu quelques personnes élire un Président et un Premier ministre et ceux qui détiennent le pouvoir céder la place gentiment. C’est grotesque et naïf.
La situation que nous vivons n’est pas inédite. Elle était similaire dans les mois qui ont précédé l’occupation américaine d’Haïti par exemple et nous savons tous, ou presque, que celle-là se terminera également par une occupation, peut-être pas dans la forme de celle de 1915, mais pas loin. Cette « élite » haïtienne, – gens d’argent, politiques, intellectuels ou se disant l’être, gens des médias, influenceurs utilisant les moyens modernes de communication – aura donc traversé un siècle et plus sans jamais pouvoir faire cause commune pour un meilleur pays au profit de la majorité, sans jamais parvenir à résoudre ses contradictions.
Dans des contextes démocratiques, il y a des gens qui n’existeront jamais. Moise Jean-Charles par exemple, demande explicitement d’attaquer les commerces, les banques et même des personnes physiques. Il a fait piller un super marché le mercredi 28 septembre au Cap-Haïtien. Il ne peut exister qu’en attisant les haines et toute personne qui ne serait pas lui qui deviendrait Président sera pourchassée par sa vindicte. Et, quand on sait qu’il ne sera jamais Président de la République, il y a du souci à se faire.
Tel ancien sénateur de l’Artibonite, maitre d’œuvre de la situation politique actuelle, puisqu’il était en amont de toutes les décisions économiques et politiques ayant abouti à cette conjoncture, utilise des méthodes vieilles de 1806 pour casser le pays sous prétexte de contester le gouvernement. Il soudoie les pauvres, il fait miroiter des choses qu’il se sait incapable de donner, fait mettre le feu à la résidence de ses ennemis et crée pour tous dans le pays un climat de terreur.
Plus que jamais le rêve des Haïtiennes et des Haïtiens est de partir. On ne peut même pas écouter la radio dans le pays tant les espaces sont pris par des journalistes militants et des politiques qui tous les matins se demandent quelle crise alimenter ou inventer.
Nous sommes revenus à des pratiques avilissantes, le « dechoukaj », encouragées par des gens qui subiront le même sort dans quelques années, comme Jean-Bertrand Aristide en 2004.
En fait, personne ne souhaite sortir de la crise et personne n’a un discours construit sur la crise. Il s’agit de radoter en disant et redisant les mêmes choses. Que vous ayez écouté la radio au mois d’aout ou au mois de septembre, vous n’apprenez rien que vous ne sachiez déjà. C’est véritablement un pays de rachitiques.
La Rédaction